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Le covid-19 qui a paralysé le monde en 2020 a entraîné le développement de normes en termes de rythme de vaccination avec notamment le déploiement du vaccin à ARN messager. Une nouvelle étude1 scientifique dans laquelle est impliquée l’Efrei Research Lab tend à démontrer l’efficacité d’un nouveau type de vaccin contre divers variants du SARS-CoV-2.
Le covid-19 est le virus ayant propagé la plus grande pandémie mondiale du XXIe siècle. Pour lui faire face le monde s’est uni notamment derrière la recherche en médecine et en biologie afin de donner naissance à une vitesse prodigieuse à un vaccin à ARN messager efficace contre ce virus. Ce dernier a permis d’endiguer l’épidémie et de retrouver une vie normale.
Mais si le monde n’est plus paralysé, ce virus représente toujours une menace et les recherches pour le combattre continue.
Dans ce contexte, une étude menée par Srinivasa Reddy Bonam à laquelle ont participé notamment Mano Joseph Mattew enseignant-chercheur en bio-informatique à l’Efrei et Drew Weissman prix nobel de médecine 2023 met en évidence un nouveau type de vaccin dérivé de celui à ARN messager afin de combattre les divers variants du SARS-CoV-2.
Dans cette études les chercheurs ont développé un vaccin à ARN messager lipides nanoparticulaire (ARNm – LNP) contenant la molécule 1-méthylpseudouridine. Normalement, l’ajout de cette molécule permet d’exprimer soit la nucléoprotéine (on parle alors de ARNm-N) soit la protéine de pointe (on parle alors de ARNm-S).
Les scientifiques se sont aperçus qu’en combinant les deux (donnant alors l’ARNm-S+N) le vaccin a montré une immunogénicité élevée, c’est-à-dire la capacité qu’à une substance ou une molécule à induire une réponse immunitaire, ainsi qu’une protection étendue contre différents variants du SARS-CoV-2 (le type sauvage, delta, BA.1, BA.5 et BQ.1).
Pour prouver cette efficacité, ils ont pu démontrer via des expérimentations sur des souris que le vaccin ARNm-S+N provoque une réponse immunitaire plus importante que les versions S ou N simple.
Cette double vaccination à ARNm induit donc des niveaux plus élevés d’expressions de gènes impliqués dans plusieurs voies immunitaires :
Cette étude présente donc un nouveau tournant important pour la lutte contre le Covid-19 mais également dans le développement de nouveaux vaccins toujours plus efficaces. Elle a été réalisée grâce à une étude transdisciplinaire alliant à la fois virologie, immunologie et bio-informatique.
La bio-informatique a joué un rôle essentiel dans cette étude en permettant l’analyse détaillée des réponses immunitaires aux vaccins développés à base d’ARN messager (ARNm) et de nanoparticules lipidiques (LNP).
Grâce à des algorithmes avancés, des analyses RNA-Seq ont été réalisées sur des échantillons de poumons et de rate de souris vaccinées. Cette approche informatique a permis aux chercheurs de comparer les profils d’expression génique entre différentes formulations de vaccins, révélant que la combinaison de l’ARNm-S et de l’ARNm-N (ARNm-S+N) induisait une réponse immunitaire plus forte que l’un ou l’autre des composants pris isolément.
L’utilisation de l’informatique a facilité le traitement et l’interprétation de vastes ensembles de données, en identifiant les principales voies immunitaires et les expressions génétiques impliquées dans la protection générale contre les différentes variantes du SRAS-CoV-2.
Cet effort transdisciplinaire, combinant virologie, immunologie et bioinformatique, souligne la puissance de l’intégration de plusieurs domaines pour faire progresser le développement de vaccins et améliorer notre compréhension des mécanismes immunitaires.
L’Efrei Research Lab est le laboratoire de l’Efrei, la Grande École du numérique, et le laboratoire du numérique de l’université Paris Panthéon-Assas.
Ses domaines d’expertise recouvrent les grandes thématiques contemporaines telles que : Données et Intelligence Artificielle, Sécurité, Résilience et Confiance numérique, Réseaux de communication ou encore Systèmes embarqués intelligents.
Le laboratoire se concentre sur de la recherche appliquée avec deux domaines d’application majeurs : les sciences du vivant (santé, agriculture et sport) et les territoires intelligents (entreprises, habitations et réseaux).
Le laboratoire accueille des doctorants et travaille en collaboration avec des entreprises dans le cadre de stages de recherche, de thèses CIFRE ou de chaires.
Si vous êtes intéressé, pour une collaboration sur les sujets « single cell analysis » ou « multimodel data integration », contactez Mano Joseph Matthew.
Pour toutes informations sur le laboratoire, contactez Étienne Pernot, Directeur Recherche et Valorisation.
1 – Innate and Adaptive Immune Parameters following mRNA Vaccination in Mice. Srinivasa Reddy Bonam *, Nicholas C. Hazell, Mano Joseph Mathew, Yuejin Liang, Xuxiang Zhang, Zhi Wei, Mohamad-Gabriel Alameh, Drew Weissman et Haitao Hu le 15 mai 2024.
DOI : https://doi.org/10.3390/vaccines12050543